Inauguration des 36èmes Journées Doullennaises des Jardins d’Agrément

En présence de Christelle Hiver, Jean-Michel Bouchy, Sabine Carton, des élus municipaux et maires voisins d’Humbercourt Catherine Penet-Caron, de Longuevilette François Crepin , de Montigny Rachele Delgove, JM Magnier de Beaumetz, avec pour thème les plantes sauvages
Un public très nombreux sous un soleil éclatant ont pu déambuler devant les stands de pépiniéristes, associations, exposants de matériels, ou d’objets de déco. 60 bénévoles mobilisés dont les scouts de Doullens et le soutien de l’entreprise Seika Pack qui offre les cartons pour pouvoir transporter les achats

Un week-end plein de promesses pour égayer les jardins et réjouir les jardiniers

Une occasion de parler nature et ART MÛRIER
Lire ci-dessous

Madame le Maire, chère Christelle
Mesdames, Messieurs les élus, Monsieur le président des journées Doullennaises des jardins d’agrément, cher Jean-Claude Mesdames et Messieurs,

Félicitations tout d’abord à toute l’équipe qui organise depuis 35 ans cette manifestation;
qui aurait pu dire aujourd’hui ces fous gèrent encore l’animation.

Après les plantes médicinales, normal pour un médecin gynécologue, les plantes obsidionales pendant les années du centenaire de la première guerre mondiale, aujourd’hui sont à l’honneur, les plantes sauvages, thème choisi par Jean Claude Marzec pour cette nouvelle édition de la fête des plantes, dans ce site qui retrouve vigueur, et dont participe largement , cette manifestation à la nouvelle considération qui lui est apportée par son propriétaire;
occasion de remercier le Conseil Départemental de la Somme pour son engagement financier et de féliciter l’EPCC Somme patrimoine et son directeur Ludovic Moignet pour son animation et sa renaissance bâtimentaire et historique

« Les plantes sauvages »!
Sont-ce pour le jardinier « la crise en thème » ou réflexion hors qu’idées néfastes?

Voilà un thème pour le moins surprenant au premier abord dans un tableau d’exposition comme la fête des plantes où dominent les cultivars d’ornement, aux attraits colorés, aux stands multiples dressés et aux images de nos jardins, si bien sarclés.

C’est, sans aucun doute, l’occasion de porter un regard différent sur celles qu’on arrache, plus qu’on ne les protège, un arrêt sur paysage qui offre de mieux les connaître, de mieux appréhender notre environnement comme une similitude avec notre société peut-être ?

Jugez vous-même:

  • La plante sauvage vs., la plante cultivée, domptée
  • la native vs, l’importé( plus importante),
  • l’intruse vs. l’invitée,
  • la méprisée vs. la choyée,
  • l’hirsute vs. la peignée
  • la naturelle, vs. la sophistiquée,
  • la disgracieuse vs. l’esthétique,

parce que bien sûr, comme le disait Confucius quand il parlait des hommes:« Je n’ai pas encore vu un homme qui aima la vertu, autant qu’ on aime une belle apparence »

Mauvaises herbes, adventices, plantes sauvages , des qualificatifs dont la définition reste duale : par sauvage, comprend-t- on primaire ou naturelle? Herbes folles ou bien coiffées ?
Le sens est fonction du regard et le regard est fonction du sens qu’on lui porte.

Il y a bien longtemps que les plantes sauvages m’ont fasciné. D’autant plus que dans la nature, on a cherché à les éliminer. Dans les champs avec les traitements pour améliorer les rendements, l’arrachage des haies pour faciliter la mécanisation, sur les bords de route, les fauchages pour faire des talus de véritables pelouses.
J’en transplantais dans mon jardin, au gré de mes trajets professionnels, la bêche accompagnant toujours mes seringues.

Et puis, vint le temps où moins de traitements et plus de considération pour la biodiversité et ses avantages ont redonné des couleurs à celles qui en manquaient, celles qui portent moins d’attrait que sont les fleurs chatoyantes odorantes ou décoratives.

« Qui se soucie de regarder la fleur de la carotte sauvage, au temps des cerisiers ?» disait Sodé Yamaguchi.

Aimer la nature, aimer le jardin c’est aimer cette alliance de conformité et d’apparent désordre. C’est aussi observer combien les adventices sont les alliées de nos jardins à la flore cultivée comme à la faune sauvage qui les anime.

Réserve de biodiversité et donc de biocontrôle, bandes Fleuries, alliées des pollinisateurs, source de nourriture, mise à l’honneur par de grands chefs cuisiniers, saltimbanques des casseroles ( pas de celles qu’on entend dans les rues)

Similitudes avec notre société, je vous laisse méditer :

  • culte, de la beauté ou simplicité et naturel
  • Circuit court ou importation
  • Colonisation ou immigration,….

Ne voyez-vous pas dans ce jardin comme un reflet d’une société rêvée solidaire et les risques de celle dressée qui annihile culture et diversité: un peu comme « la métaphore du né nu, phare »

Et pourtant, on apprécie de ramasser les mûres en se promenant dans les chemins de traverse ….

Alors, permettez-moi en conclusion de vous lire ma poésie que j’ai intitulée
La fable d’Hysope

Sortie d’une pensée sauvage
En sabot de vénus
Dans la rue de mon jardin
Je rentre comme dans une basilique
De plantes colorées, sarclées
Soit des natives ou des panais d’ici
Jacinthe julienne, Anémone, Valériane
Violette, Marjolaine, Pimprenelle et ses compagnons, rouge ou blanc
Toutes stellaires, belles de jour
Que n’effraient ni soleil ni gel.
Une aspiration pulmonaire
dans ce monde partagé
Où le culte de la beauté
N’est pas la seule réponse
Toutes ne font pas risette
Mais toutes ont leur utilité
Elles ont apparié terre et eau
Ce n’est pas une île mais l’îlot
De mes rêveries solitaires
De leurs qualités connues
ou à découvrir,
elles soignent les troubles hépatiques
Les plaies qu’on soude
Sûr au moins
De donner bon teint
Au moral du matin
Pas que d’apparat
Ces âmes menthe
Doux plaisir et sans haine
Vous tous partagez mon inclinaison
D’art mûrier

Partagez cet article :

Derniers articles