Dans un rapport d’information rendu public en septembre, le Sénat alerte sur le déclin de l’agriculture française, se traduisant à la fois par un recul sur le plan des exportations et par une explosion des importations. Les sénateurs estiment que la généralisation de la stratégie de montée en gamme est une impasse. Ils pointent l’urgence de renouer avec la compétitivité pour assurer la souveraineté alimentaire de la France et réduire les inégalités d’accès aux produits français.
« La ferme France décroche. » C’est le constat sans appel de ce rapport. Passée de deuxième à cinquième exportateur mondial en vingt ans, la France ne conserve son excédent commercial dans l’agroalimentaire que par l’effet « prix » des exportations, surtout des vins et spiritueux, et non pas, par les volumes. Les importations ont quant à elles doublé depuis 2000 et représentent parfois plus de la moitié des denrées consommées en France dans certaines familles. Le Sénat s’alarme également de la baisse du nombre d’exploitations, de la chute de la surface agricole utile en cultures et du plafonnement des rendements, soit une réelle érosion du potentiel productif agricole. En panne de compétitivité, l’agriculture française s’est repliée sur les productions haut de gamme. Cette seule politique de la « montée en gamme » est mortifère.
Les rapporteurs proposent de corriger le tir en mettant en œuvre un plan « Compétitivité de la Ferme France » à horizon 2028, autour de 5 axes et 24 recommandations précises.