Rencontre avec des chasseurs ce midi sur le territoire de BERNAVILLE à l’occasion de l’ouverture de la chasse.
L’ouverture générale de la chasse est fixée au 18 septembre 2022 à 9 heures. Pour la plupart des espèces et des modes de chasse, les chasseurs peuvent pratiquer leur loisir de 9 heures à 17 heures, jusqu’au 15 janvier 2023 inclus, puis de 9 heures à 18 heures jusqu’à la date de fermeture générale le 28 février 2023.
La chasse ne se résume pas à prendre un fusil et tirer. La chasse, c’est nettoyer les chemins forestiers, entretenir la forêt pour que le gibier puisse se déplacer et se nourrir.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, le gibier a tendance à disparaître car il n’a plus rien pour se nourrir, surtout en hiver.
En raison de l’urbanisation ?
Pas seulement. Autrefois, les moissons se faisaient avec des machines qui laissaient du grain au sol mais aujourd’hui, les machines sont devenues tellement performantes qu’elles ne laissent plus de nourriture pour le gibier.
Vous nourrissez le gibier ?
De façon raisonnée… Une fois par mois par exemple, nous déposons du grain dans la volière anglaise que nous avons créée.
C’est de la domestication du gibier ?
Absolument pas, c’est juste donner des conditions favorables à la reproduction du gibier sauvage.
Cela se passe comment ?
Dans notre volière anglaise, le faisan se reproduit en toute liberté sur deux hectares de volière clôturée.
Le résultat est probant : on a pu doubler les coqs chanteurs. Les poules faisanes viennent couver leurs oeufs et les petits sont protégés des prédateurs. Quand aux faisans adultes ils peuvent s’envoler à leur guise en toute liberté.
C’est un travail au quotidien ?
Tous les matins, des chasseurs vérifient les clôtures car les lapins font des trous pour venir manger le grain qui est déposé une fois par mois dans la volière.
Quelles sont les conséquences pour les chasseurs au moment de l’ouverture de la chasse ?
Le 22 septembre, il n’y aura pas de lâcher de faisans. Les chasseurs retrouvent ainsi le plaisir de tirer sur des animaux sauvages, avec des restrictions bien entendu, puisque les poules faisanes sont interdites de tir, pour justement, ne pas pénaliser la reproduction. Il existe des espèces protégées et le prélèvement de certaines est limité. Pour d’autres, sans prédateur naturel, comme le sanglier ou le renard, la prolifération a des conséquences non négligeables sur les cultures. Les battues permettent de réguler leur nombre.
Un chasseur bredouille est-il toujours un chasseur malheureux ?
Un peu sans doute, mais le chasseur est avant tout un grand observateur de la nature. La chasse, c’est avant tout le plaisir de marcher dans la forêt, avec ses amis et ses chiens, et si gibier il y a, de le partager.
Rodolphe Donin, président de la société de chasse Basse-Seine / Ouest- France/2013
