Question Écrite #2 : Avenir de la filière aéronautique dans la Somme

Question écrite n° 19497 de M. Laurent Somon (Somme – Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 10/12/2020 – page 5846

M. Laurent Somon attire l’attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de la transition écologique, chargé des transports, sur l’avenir de la filière aéronautique dans le département de la Somme. La filière subit durablement les conséquences de la crise de la Covid-19, des frontières fermées, des aéroports vides, des compagnies aériennes à l’arrêt, commandes annulées, reports de livraisons mettant en péril l’emploi et les compétences d’un fleuron de l’industrie française.

Au total 160 entreprises composent le secteur de l’aéronautique des Hauts-de-France autour de deux zones industrielles Albert-Méaulte et Méru-Compiègne, et 34 sous-traitants d’envergure européenne.

Le secteur de l’aéronautique emploie 10 200 salariés directs et indirects dans les Hauts-de-France. Les plans de sauvegarde de l’emploi se sont multipliés chez les sous-traitants, notamment pour la société AAA d’Albert spécialisée dans la production, la réparation et la maintenance d’aérostructure qui prévoit 139 suppressions d’emplois sur les 150 emplois du site, avec des personnes licenciées qui toucheront à peine plus que le minimum légal alors que certains salariés travaillent depuis plus de trente ans dans l’aéronautique. Dans le bassin d’Albert, 500 emplois pourraient disparaître dans les prochains mois. Stelia Aeropace, le géant de l’aéronautique pourrait supprimer 290 postes sur le site de Méaulte, puisque l’entreprise assemblait soixante pointes avant d’avions A320 mensuel, elle n’en produit plus que quarante, elle produisait 10 pointes d’A350 elle n’en fait plus que 6 et elle produisait 5 pointes d’A330, elle n’en produit plus que 2. Les dirigeants de Somepic, Laroche, Figeac, Bertrancourt ou Suma sont inquiets pour leur entreprise qui gère la crise sanitaire devenue économique.

Concernant l’avenir des formations de l’aéronautique, c’est un pan entier du savoir-faire français qui est en péril. Reconnus dans toute la France, les bacs professionnels, les BTS, les écoles d’ingénieurs, les universités des Hauts-de-France sont des viviers de recrutement pour le secteur de l’industrie de l’aéronautique, auxquels s’ajoutent les organismes de formation dédiés à l’aéronautique comme Elisa Aerospace, l’Institut aéronautique Amaury de la Grange et Phoenix Concordia. Quel est l’avenir de ces jeunes qualifiés à fort potentiel ? Le constat est qu’en six mois de crise sanitaire, l’aéronautique industrie championne des créations d’emplois, en dix ans de prospérité, est anéantie. Il lui demande de bien vouloir lister les mesures concrètes que le Gouvernement met en place pour sauver le secteur à tenir jusqu’à la reprise de l’activité, peut-être en 2023, pour préserver les emplois, les compétences et continuer à investir dans l’innovation verte pour rester en phase avec les impérieuses nécessités environnementales. Il lui demande de garantir que les mesures prises par le Gouvernement permettront de ne pas délocaliser notre production vers des pays à bas coûts.

En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre de la transition écologique – Transports

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