Question Orale n°1097S : Industrie de verdissement de l’économie

Question de M. SOMON Laurent (Somme – Les Républicains) publiée le 15/02/2024

M. Laurent Somon attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur la situation du groupe français METEX, pionnier en Europe du développement de la bioéconomie en industrialisant en France des procédés alternatifs à la pétrochimie. Leurs procédés biotechnologiques utilisent des matières premières issues du végétal (sucres essentiellement) pour produire les mêmes ingrédients que la chimie avec une empreinte carbone réduite. Aujourd’hui, METEX, avec un chiffre d’affaires annuel proche de 300 Meuros et près de 500 collaborateurs, est un acteur industriel important qui contribue à la réindustrialisation des territoires. Le groupe dispose de deux sites industriels situés à Amiens en Picardie et à Carling en Moselle. Le site d’Amiens est le seul site européen de production d’acides aminés biosourcés à destination de la nutrition animale. De même, le site de Carling est le seul site européen de production de propane-diol biosourcé, utilisé notamment en cosmétique. METEX entend se positionner sur 3 chantiers à savoir produire, commander, acheter en France et financer l’industrie verte française. En 2022, l’entreprise, très sensible aux aléas internationaux, grippe aviaire, crise porcine et explosion des couts de l’énergie, a géré la mise au chômage partiel pour 80 % du personnel sur une durée de trois mois. En 2024, le prix du sucre, 30 % supérieur au prix de référence, les importations chinoises hors règles internationales de concurrence commerciale, et les droits de douanes prohibitifs pèsent dangereusement sur la compétitivité du site amiénois. La production d’acides aminés notamment destinées à nos élevages exige le rétablissement de la concurrence loyale. La lysine est importée en Europe sans droit de douane, sans compter le bilan carbone dont l’économie est, s’il fallait compenser la production par du soja à hauteur de 50 %, estimé à 6 millions de tonnes pour l’emprunte carbone des filières françaises et européennes. Le Gouvernement a initié une loi industrie verte et a lancé le programme territoire d’industries dont l’agglomération amiénoise est partie prenante.
Il lui demande les mesures du Gouvernement français anti-dumping industriel et les garanties d’un écosystème industriel sobre et vertueux avec des ressources de proximité, sécurisées et compétitives, avec une appréciation de la traçabilité carbone et une économie de circuit court. La fermentation est 100 % circulaire et ne génère pas de déchets, et le sucre betterave est le moins carboné des sucres.

Publiée dans le JO Sénat du 15/02/2024 – page 462

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