Rencontre avec plusieurs assistants familiaux du territoire Santerre – Haute Somme. Elles sont venues me faire part de la situation des assistants familiaux sur leur territoire, de leurs difficultés dans l’exercice de leur travail et des conséquences sur la prise en charge des enfants accueillis… ( informations rudimentaires lors des prises en charge, organisation des relais, avance des frais médicaux, formation, information, frais de sujétion/fonctionnement lors de prescriptions médicales, délivrance des cartes vitales, délai d’obtention des autorisations parentales, …)
Parfois les assistants familiaux ont à charge 6, 7, voire 8 enfants (au lieu de 3 maximum). Une assistante familiale qui n’a pas pu venir ce jour accueille 4 enfants, dont un en relais, et elle a 3 enfants ! 7 enfants à s’occuper, c’est une situation intenable !
Les assistants familiaux doivent parfois reculer des rendez-vous pour leurs propres soins, des hospitalisations etc… situation qui peut les amener à ne plus pouvoir s’occuper convenablement des enfants accueillis, mais aussi de leurs propres enfants !
Les assistants familiaux sont aujourd’hui en souffrance, livrés à eux-mêmes avec les enfants accueillis sans aucun interlocuteur en face, le travail d’équipe n’est plus possible dans de telles conditions.
En mai dernier, j’ai interpellé le Président Haussoulier, afin d’obtenir des réponses et d’avoir un état des lieux de la protection de l’enfance dans le Département, suite à la situation dont s’est fait l’écho le journal -le Monde- le 12 mai dernier ( « enfance en danger: la protection se dégrade » ) et qui nécessite de prendre toutes les mesures pour des prises en charge de qualité et des conditions d’accueil optimales.
Un comité de pilotage « Aide Sociale à l’Enfance » est mis en place pour trouver des solutions aux assistants familiaux, et ainsi mieux accueillir les enfants, mais il conviendrait de pouvoir inviter plus d’assistants familiaux qui vivent ce quotidien qui se dégrade depuis des mois, avec les absences de référents ou cadres de territoire.
En outre les placements d’urgence s’accompagnent de manque d’accompagnement lors de scolarisation comme me le confirme les témoignages de directeurs d’école qui tardent à voir venir les auxiliaires nécessaires pour certains enfants.
Il est urgent d’agir !
Le Président de la République déclarait le 20 avril dernier « La protection de l’enfance sera au cœur des cinq années qui viennent », on est impatient de voir!