Rencontre avec des représentants des salariés de France Bleu Picardie et France 3 Picardie afin d’évoquer la réforme de l’audiovisuel public.
Ils ont souhaité me rencontrer afin de me faire part de leurs inquiétudes autour des questions des risques de privatisation et du financement de l’audiovisuel public.
J’ai pu leur rappeler que personnellement j’étais contre la privatisation et le financement unique de l’État mais qu’il est nécessaire malgré tout de restructurer l’audiovisuel public après une étude d’impact complète. J’ai regretté la suppression de la redevance qui permettait à chacun de participer à un service public rendu et dont il profite.
Les salariés m’ont fait part de leur volonté de continuer à permettre toutes les expressions notamment lors des débats, de diffuser des informations vérifiées et ne pas se voir imposer des débats avec des candidats choisis comme sur les chaînes privées, tel qu’on a pu le constater lors des dernières élections européennes.
Leurs auditeurs souhaitent d’ailleurs pouvoir continuer à obtenir une pluralité d’informations, une pluralité de débats, et de pouvoir écouter tous les candidats aux élections par exemple, pas seulement ceux de certains camps.
Nous devons toutes et tous réfléchir à la restructuration de l’audiovisuel public afin de lui permettre de continuer d’exister et de nous apporter une pluralité d’informations.
Quelques exemples des échanges que nous avons eus :
Sur les publicités : aujourd’hui il est plafonné, les chaînes publiques ne peuvent pas faire ce qu’elles veulent. L’idée de déplafonner la part publicitaire pourrait endommager les journaux locaux.
Sur le financement : nous allons vers une situation très critique si nous continuons dans ce sens.
Sur le rapprochement entre radio & télé : Dans la Somme, FR3 et FBP ne sont pas forcément emballés. En effet, ils considèrent que « chacun son métier » et que chacun est fort dans son domaine.
En fusionnant, cela ne permettra pas forcément d’être meilleur.
Avec cette idée de rapprochement, et de parfois le rapprochement « ancienne région, nouvelle région » celui éloignera encore davantage le citoyen de l’information à côté de chez lui, au détriment d’une audience particulièrement flatteuse dans les Hauts de France en général et en Picardie tout particulièrement.
Ainsi dans les Hauts-de-France, parfois nous avons des journaux télévisés communs à l’échelle de la région avec le même temps d’antenne. Au lieu de 24 minutes pour 3 départements (ex-Picardie), nous avons des journaux de 24 minutes pour les 5 départements des Hauts-de-France!