Après ma rencontre avec les rhumatologues de la polyclinique de Picardie la semaine dernière, rencontre avec le Dr Philippe LIBESSART, radiologue à Doullens, pour échanger autour du PLFSS 2026 et les fortes inquiétudes exprimées par le réseau VIDI, qui regroupe 1 250 radiologues et radiothérapeutes libéraux indépendants.
Après une baisse de 11 % des tarifs suite à la dernière LFSS, les articles 24 et 26 du nouveau texte menacent directement l’équilibre des centres de radiologie.
L’article 24 qualifie injustement les centres de “rentiers”, rompant un lien de confiance pourtant essentiel entre les professionnels libéraux et l’Assurance maladie.
L’article 26, qui vise à maîtriser les dépassements d’honoraires, méconnaît en réalité le fonctionnement de ces structures.
Les radiologues sont conscients des enjeux budgétaires et de la crise que traverse notre système de santé. Ils savent la nécessité d’adapter leurs pratiques. Mais ils font aujourd’hui face à des constats inexacts et à des mesures dont les conséquences pourraient être graves.
Le Dr Libessart a attiré mon attention sur les effets de bord potentiellement lourds :
• accélération de la financiarisation du secteur,
• perte d’indépendance dans la définition du projet médical,
• affaiblissement du maillage territorial,
• baisse des capacités d’investissement des groupes.
Autant de risques qui, au nom d’économies de court terme, pourraient fragiliser durablement la radiologie libérale et, in fine, l’accès aux soins dans nos territoires.
Le PLFSS 2026 est court-termiste ;
« Le choix n’est pas seulement économique : il aura un impact direct sur les patients et sur la capacité du pays à soigner, innover et investir pour l’avenir. »
L’innovation matérielle pour les diagnostics comme l’innovation en termes de traitement sont menacées.
